"Andreas Schaltzmann s’est mis à tuer parce que son estomac pourissait.
Le phénomène n’était pas isolé, tant s’en faut : cela faisait longtemps déjà que les ondes cosmiques émises par les Aliens faisaient changer ses organes de place, depuis que les nazis et les habitants de Vega s’étaient installés dans son quartier." Andreas est un tueur et il le sait, mais quand on cherche à lui coller sur le dos des crimes qu’il n’a pas commis, du fond de sa clinique, il hurle."
Pavet polaro-métaphisiquo-science fictionnisé à tendance maniaco-schizophrène de 800 pages, les Racines du mal s'est imposé dans ma bibliothèque perso comme un monument de littérature "alternative" et original dès les 100 premières pages; témoignage troublant, fascinant et quasi introspectif d'un tueur échappant en apparence a toute logique rationnelle, mais dont la cruauté et la gratuité de ses meurtres d'une violence poussée à son paroxysme rétrograde les pires salauds psychotiques de l'histoire (Landru et Petiot pour ne citer qu'eux) à un statut d'enfants de coeur sous tranxène.
100 pages de barbarie sans nom, décrite par la plume sans faille et d'une précision chirurgicale de Dantec, essentielles à l'histoire car introduisant l'intrigue en plantant le décor de manière radicale.
Oubliez Oui-Oui, le journal de Mickey et le régime Nazi, parce que les 700 autres pages vont feront entrer dans un monde furieux et glauque, dans les méandres de la folie humaine, la 4eme à droite après la chambre à gaz, sur fond de sciences cognitives, de métaphysique poussée, de théorie du chaos passionnante et de technologie de pointe...tellement d'ailleurs, qu'il est devenu possible de faire d'une IA schizophrène au comportement plus qu'humain (pas toujours dans le bon sens) une traqueuse de psychopathe en puissance.
Je resterai volontairement évasif en ce qui concerne ce livre, parce que ce n'est pas vraiment quelque chose à décrire objectivement, car sa constitution même laisse entiérement place à l'impression, aux émotions.
Sachez juste qu'il se pourrait bien que les Racines du mal modifient sérieusement votre conception de l'existence même, votre vision de la nature humaine, de l'avenir et de tout ce qui concerne le destin, le hasard et Dieu (je mets la majuscule par politesse).
Comme le pensait si justement Philip K. Dick, tout n'est que vaste illusion...et dans ce cas précis, il a sacrément raison le bougre!
Alors voilà ce que j'avais à dire sur les Racines du mal, j'ai un tas d'autres réflexions en magasin sur le sujet, mais la fatigue est l'ennemie de l'inspiration...du moins ce soir.
A bientôt!